lundi 10 septembre 2012

Allez, au dodo maintenant, sinon, maman va se fâcher...

Bon, en vrai, j'avoue, d'habitude, le coucher se passe plutôt bien (une fois que j'ai répété 37 fois qu'il fallait aller se coucher et menacé de jeter certains jouets/priver de télé/me fâcher muaaaahahahaha la dernière, c'est la pire des menaces que je fais puisqu'elle ne marche plus). Au pire, j'ai droit à un qui se lève parce qu'il a soif "mais tu viens juste de boire!!" et l'autre qui suit parce qu'il a envie de faire caca a soit disant oublié de me faire un bisou.

Mais bon, en général, entre le moment où je les couche et le moment où ils s'endorment, ça dure 1/4 d'heure à tout casser. J'ai pas à me plaindre.

Attention hein, ça m'est pas tombé du ciel comme-ça-plouf-dans-l'eau-genre-c'était-inné-chez-eux de pas emmerder leur mère de s'endormir le soir comme des petits anges. Tout ça a été acquis à force de fermeté et de "on fait dodo c'est maman qui décide et puis c'est comme ça et puis c'est tout". Et sinon je vais me fâcher. Muahahahaha...

Cependant, il arrive que parfois, un rhume, un bobo, un truc qui s'est mal passé pendant la journée, vienne me casser mon truc perturber nos douces habitudes.

La grande, c'est rare. Mais le Junior (et la grande quand elle était plus petite en fait) me sort parfois le coup du "reste un ti peu avec moi siteupléééé" avec les yeux de petit chaton tout triste (.... mince, j'aurais pas dû le regarder dans les yeux quand il dit ça je l'savais je l'savais...).

Ok, je craque. "Pousse toi, je m'allonge à côté de toi 5 minutes". Le gnome se décale de 3 cm. "Ben pousse toi correctement que je puisse m'allonger confortablement". 2 cm de plus. Radin de la place va. "Et file du coussin pendant que t'y es". Ben oui quoi je vais pas en plus me coincer les cervicales pour tes beaux yeux non?

Et là, l'enchainement traditionnel commence:

D'abord, les caresses. "Dans le dos. Non pas là plus haut. A côté de l'épaule. Nan la droite." OK, vas-y balance les coordonnées GPS de là où faut que j'gratte parce que sinon on est encore là demain matin.

Après, il me balance les pieds sur le bide. Massage. Voiiiilà, c'est ça. Avec l'huile relaxante ou pas? Ce qui me fait penser qu'il faudrait que je trouve le point en refléxologie qui fait dormir... ça pourrait me servir... 

Ensuite, y'a les cheveux. Gratouiller le haut du crane. Façon shampouinage chez le coiffeur. 

C'est en général à ce moment là que je commence à en avoir marre.

Bon, on en est qu'à 10 minutes à tout casser là hein. Oui. Mais c'est 10 minutes de mon temps. Et puis y'a les nouveaux épisodes des Experts à la télé bordeeeel et moi là je suis en train de tout louper.

C'est donc là re-en général que je sors mes fameuses techniques de riposte. Oui bon ben quoi? elles sont fameuses pour moi quoi alors je les appelle mes fameuses techniques de riposte.

D'abord, je gratouille les cheveux de plus en plus lentement. Ensuite, je m'arrête de temps en temps 3 secondes. Et pour finir, je laisse retomber ma main sur le matelas. Genre je me suis endormie.

Là, mon adversaire remue la tête. Genre "Ho, réveille-toi Mère et gratte". Surtout, surtout, ne pas bouger. Dire "je dors" reviens à avouer que tu ne dors pas. Si l'adversaire se retourne, ne pas bouger d'un cheveu, d'un poil, d'un cil. Faire le mort en fait. 

En général, ça marche. Si vraiment il veut faire son chieur enfant qui vraiment n'arrive pas dormir et veut vraiment sa mère, il me réveille en me secouant jusqu'à ce que je fasse genre "je me réveille" pour pas pouffer de rire. Mais c'est rare.

Il a donc abandonné. Il se retourne (je suis devenue inutile puisque "je dors"). Mais lui, il ne dort pas encore.

C'est là que je dégaine ma "technique number tou": je baille. J'ai découvert (l'expérience vient en pratiquant je le rappelle) que quand il baillait, le dodo n'était vraiment pas loin. 2 fois en général. Et ensuite il s'endormait.

Et comme, on le sait tous, le bâillement est hautement communicatif... et donc je me mets à bailler. Bien fort. Genre bien malpoli. Sans mettre la main devant la bouche. Histoire d'être sûre qu'il a bien entendu et que ça va bien le "contaminer".

Yeeeeessssssss. Il baille. J'attends 30 secondes et je baille encore.

Purée ça marche à tous les coups, c'est magique. Il s'endort.

Mais c'est pas encore gagné.

Maintenant, il va falloir sortir de la chambre. Et qui dit sortir de la chambre, dit sortir du lit. Il a son bras autour de mon coup (prise communément appelée "la clé") et sa jambe gauche qui passe par dessus ma cuisse gauche et sous mon genou droit (prise communément appelée "t'es mal barré ma fille").

Là, tu as deux solutions:
- soit tu essayes de te dépêtrer touuuut doucement de l'emprise du poulpe (mais c'est risqué)
- soit tu essayes de reproduire au mieux une situation nocturne dite "normale" et tu te retournes d'un coup comme tu le ferais la nuit (et comme un soir sur deux le junior vient taper l'incruste à 4h du mat pour finir sa nuit, il a l'habitude des situations nocturnes dites "normales" de retournement).

Je choisis en général la deuxième option, quoi qu'il m'arrive aussi de flirter avec le risque et d'opter pour la première (il faut savoir vivre dangereusement parfois).

Une fois dépêtrée, il faut se glisser hors du lit. Gad El maleh parlait du mec qui se faxe la nuit dans le lit quand il rentre trop tard pour pas réveiller sa femme. Et bien là, il va falloir s'imprimer hors du lit telle la feuille qui sort de l'imprimante (à jet d'encre, c'est plus parlant).

Une jambe qui glisse le long du lit. 
Réussir à la poser par terre,
Sans tomber avant comme une grosse patate. 
Puis un bras. 
Toucher le sol également. 
En équilibre. 
Faire glisser son arrière-train vers le bord du lit. 
Sans faire craquer le bois. 
Puis enfin, se retourner à 180 degrés. 
Se retrouver à 4 pattes au pied du lit. 
Pas bouger. 
Regarder l'ennemi dans les yeux. 
Ça va, il ne s'est pas réveillé.

A ce moment là, vous avez gagné une bataille. Mais pas la guerre. Il faut sortir de la chambre le plus doucement possible. En espérant que la lumière du couloir ou le bruit de la télé ne le réveillera pas. 

J'ai ma technique en cas de réveil de l'ennemi. Mais je n'aime pas l'utiliser: le mensonge.

"Je vais ranger la cuisine mon chéri et mettre mon pyjama et après je viens te voir". Alors oui, j'ai rangé la cuisine. Oui, j'ai mis mon pyjama. Oui, je suis allée le voir. 3 heures après. A minuit. Avant d'aller me coucher.

Ben quoi, il s'était endormi, j'allais pas non plus aller provoquer l'ennemi en retournant le voir non????

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